« S’il n’y avait en Angleterre qu’une religion, le despotisme serait à craindre, s’il y en avait deux, elles se couperaient la gorge, mais il y en a 30 et elles vivent en paix » (VOLTAIRE 1734) En 1734, le mot laïcité n’existait pas encore, il n’apparaîtra que presque un siècle et demi plus tard, dans le Littré, en 1873. Pourtant VOLTAIRE posait déjà la question de la laïcité en ayant compris que la France était dans le pire des 3 cas qu’il envisageait en comparant avec la situation anglaise. En effet, la France était toujours la fille aînée de l’Eglise catholique qui y détenait une position monopolistique et la religion « prétendument réformée », seule autre religion, victime de toutes les répressions. Les Juifs, quant à eux, n’étaient même pas reconnus, même s’ils étaient présents ça et là. Le combat de VOLTAIRE contre l’infâme était principalement justifié par cette situation de position monopolistique de l’Eglise catholique et de soumission de l’Etat à ses abus permanents. Le système judiciaire archaïque, favorable à la reproduction de tous les conformismes sociaux et, de ce fait, complice de nombreuses infâmies, était la cible privilégiée de VOLTAIRE dans son combat « contre l’infâme ». Cette citation de VOLTAIRE nous amène à nous poser, dans le contexte français d’aujourd’hui, la question suivante: La laïcité est-elle une école de tolérance pour faire coexister toutes les religions ou une arme pour les combattre toutes ? La France de 2008 a-t-elle définitivement tranché cette question, qui touche au coeur même de la laïcité ?